jeudi, janvier 11, 2007

El Pibe de Oro...

...Ou l'éternel retour du Phénix!
Au départ, j'aurais bien parlé de Ronaldo comme du meilleur buteur de la Coupe du Monde et du meilleur joueur brésilien que le monde ait connu depuis Pelé (ce qui n'est pas rien, si l'on se souvient que Garrincha, Zico, Rivellino, Romario ou Rivaldo furent Brésiliens!). C'est ce que prétendent les Brésiliens, et les Brésiliens sont des fameux connaisseurs de football. Rien à voir avec les Français, qui confondent les torchons et les serviettes! Zidane n'est pas Ronaldo, le temps le dira, puisque la célébration médiatique empêche toute reconnaissance objective.
Un monde où Raul est plus apprécié que Ronaldo est un monde qui va mal. Comme le football, du reste! Justement, l'étiquette d'invétéré poisseux que traîne Ronaldo est de loin la plus fascinante. Maradona aussi a connu l'envers de la médaille. En 1986, l'Argentin est le meilleur joueur de la Coupe du Monde au Mexique. Il inscrit six buts, un de légende, tous d'anthologie, et devient un dieu vivant à Naples. Après 1990, c'est la chute. Fracassante. Convaincu de cocaïnomanie, Maradona ne retrouvera jamais sa grâce d'antan. Il fait bien un come-back en 1994 aux Etats-Unis, mais c'est pour aussitôt connaître le discrédit : accusé de dopage, il est aussitôt suspendu. Depuis, sa peoplisation appartient à la rubrique faits divers, entre les cliniques pour toxicoamnes de luxe et Fidel Castro, le Messie cubain.
Ronaldo aussi est un joueur de la Coupe du monde. Pas seulement parce qu'il en est le meilleur buteur de tous les temps et que, pour l'instant, il en a disputé trois (à trente ans!). C'est en 2002 que Ronaldo a signé son terrible retour en inscrivant 8 buts, dont deux en finale.
Ce jour-là, Ronaldo effaçait la terrible malédiction qui l'avait assaillie le jour de la finale de 1998, perdue sans honneur face à la France. Une humiliation pour tous les amoureux de ballon. Quatre années de blessures et de vaches enragées, durant lesquelles on le crut perdu pour le foot. C'était mal connaître El Phenomeno. Ronaldo est touché par la grâce dès qu'il touche un ballon : dès son retour, il inscrit derechef duex buts avec l'Inter.
La suite est promise à la postérité : Ballon d'Or 2002, Ronaldo signe au Real de Madrid et empile les buts pendant deux ans, finissant même meilleur buteur du championnat d'Espagne 2003 en le remportant par la même occasion.
C'est au moment où on le croit intouchable que Ronaldo coule A pic. Montré du doigt pour ses sorties nocturnes, El Phénomeno devient El Gordito. Malgré sa bedaine, il continue à mystifier les défenses, mais enquille les blessures, jusqu'à ne pratiquement pas jouer en 2005/2006 avant la Coupe du Monde (14 buts quand même en 23 matches!). Ronaldo s'attire les foudres aberrantes du public madrilène, avec la bénédiction taiseuse du capitaine Raul. L'ombrageux attaquant n'a jamais supporté la comparaison.
Ses trois buts en Allemagne n'empêche ni les nouvelles blessures, ni la défiance de Capello, qui n'aime pas les artistes et leur préfère les joueurs efficaces. Avant d'être le technicien qui a préféré Ibrahimovitch à Del Piero, Capello restera dans l'histoire du football comme la truffe qui a remplacé Ronaldo par Van Nistelrooy. De l'art de substituer le talent au génie!
Certes, Roanldo est capricieux, inconstant, souvent blessé, parfois gros. C'est un coureur de jupons invétéré qui ne maltraite pas que la diététique et qui change de mannequin (brésilien) tous les six mois. Ce n'est sûrement pas pour ces travers que Ronaldo est l'un des plus grands joueurs de tous les temps. Avec la haine qu'il nourrit dans les médias, nul doute que Ronaldo aurait été enterré depuis belle lurette s'il n'avait été qu'un grand buteur de plus - un Battistuta, par exemple, ou, pis, un Trézéguet.
Ce qu'on ne supporte pas chez Ronaldo? Sûrement pas les suspicions de dopage qui l'entourent depuis qu'il s'est évanoui dans des circonstances troubles avant la finale du Stade de France! Tous les champions de football sont accusés de dopage et les nombreuses preuves judiciaires sont accablantes.
Si Ronaldo est grand, c'est pour avoir apporté un style à nul autre pareil. Ronaldo annonce le football moderne, pour le meileur et pour le pire. Version lunaire : Ronaldo fonce vers la déchéance et la disgrâce. Version solaire : il est l'inventeur d'un football absolument original, fait de passements de jambes, de vitesse, de puissance, de technique individuelle jamais égalée. C'est bien simple, Ronaldo est unique. On le recopie, à commencer par les Brésiliens - Ronaldinho ou Robinho. Que Ronaldinho soit le petit Ronaldo devrait laisser à réfléchir les commentateurs, mais il est vrai que les commentateurs sont d'ordinaire incompétents.
Je pourrais invoquer ces dizaines de séquences hallucinantes, à Eindhoven, Barcelone, Milan ou Madrid où Ronaldo dribble quatre joueurs avant de planter un but surgi de nulle part, mais je m'arrêterai à une anecdote, qui en dit plus long qu'un discours fouillé. Avant son éclosion sur la scène internationale, au Barça, en 1996, quel chauve se targuait de sa calvitie? Aujourd'hui, les footballeurs arborent tous avec fierté leur crâne rasé, certains poussant le snobisme jusqu'à couper leurs longs cheveux. Anelka, Roberto Carlos, Zidane,..., tous ont voulu ressembler au prodige.
Personne n'y put prétendre. C'est ce qui fait enrager le système, mélange de médias et de fric. Zidane est le produit du système, tout comme Beckenbauer ou Pelé (j'ai honte de l'avouer). Au contraire, d'aucuns préfèrent revendiquer leur étiquette de footballeurs maudits que d'accepter l'hypocrisie du Milieu. Demandez à Maradona ce qu'il coûte de ne pas prêter allégeance à la FIFA et aux autorités corrompues du Ballon (de moins en moins) rond!
Ronaldo joue au foot comme un gamin insouciant, que la vie aurait gratifié d'un don. Ronaldo est le Raphaël du football. Foncez sur la Ronaldozone, son website, sur You Tube ou Dailymotion pour le vérifier, séquences filmiques à l'appui! Il y a les amoureux du foot et les supporters. Les premiers n'ont besoin que d'un match pour adouber Ronaldo (par exemple, au hasard, la finale Inter/Lazio!), les seconds d'un article dans l'Equipe pour encenser Zidane. C'est toute la différence entre les sectateurs de la grâce et ceux qui lui préfèrent la puissance immédiate.

6 commentaires:

Unknown a dit…

je vous trouve très sévère avec Zidane et Ronaldinho... Vous n'aimez pas les numéros 10 en fait. Pourquoi comparez des attaquants (Maradona et Ronaldo) à des maîtres de jeu. Et Enzo scifo alors???

Koffi Cadjehoun a dit…

Et Maradona?
Pour moi, un grand numéro 10 est un organisateur qui marque aussi des buts (cas de Pelé, de Maradone, de Platini, de Zico et d'une certaine manière, de Cruyff).
Ronaldinho est plus un électron libre et Zidane un milieu pur. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne soient pas doués, loin s'en faut. J'admire d'ailleurs beaucoup leur talent respectif, notamment celui de Ronaldinho. Robinho semble aussi très virtuose.
Quant à Enzo Scifo, j'admirais beaucoup son jeu, à Auxerre et en Italie. Je pense d'ailleurs qu'il est sous-estimé à l'heure actuelle et qu'on lui reproche un peu d'être Belge donc petite équipe). J'aurais aimé posséder un centième de son talent...

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En voilà une bonne idée de futur article en effet On lit un peu tout et parfois son contraire sur le sujet !

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Vraiment, cet article est vraiment très pertinent, comme toujours.

rosy123 a dit…

Très bon article, comme toujours. Il a le mérite de susciter le commentaire


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rosy123 a dit…

Cet article a pour moi une réelle vocation à remonter les réactions de la vraie vie, et je suis servi
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