mardi, décembre 26, 2006

La fin de l'homme

Michel Foucault avait raison, mille excuses! Dailymotion est, avec You Tube, un outil formidable. Il permet de revoir les émissions souhaitées sans être importuné par la télévision, cette poubelle moderne qui aurait pu être un bijou.
Supporter Ardisson ne dépend plus d'une offre du service public. Il sévit désormais sur Canal Plus. La chaîne cryptée souhaiterait-elle devenir Moins? En tout cas, les historiens du futur n'auront pas de commentaires assez sévères pour juger des publicitaires, ces faiseurs de slogans qui vendirent leur âme pour du fric. Sa vulgarité n'a d'égal que sa cuistrerie. Ce type est un désastre, un nihiliste, un décadent. Son succès s'expliquerait-il par l'abîme de l'époque?
Après avoir réglé son compte à Pascal Sevran (un vieux contentieux!), on en vient au sujet préoccupant de la baisse de la fertilité. Les spermatozoïdes ont perdu 50 % en cinquante ans. La cause? La pollution, notamment les produits chimiques. Dans l'Union Européenne seulement, 100 000 produits chimiques sont utilisés sans avoir été testés au préalable. 10 000 présenteraient des risques avérés pour la vie, notamment la fertilité. Un couple sur sept connaît des difficultés pour avoir un enfant.
Peut-être la révolution viendra-t-elle de ces hommes et de ces femmes lassés qu'on prenne en otage leur santé et leurs projets de vie pour faire de l'argent sur leur dos. Une fois de plus, les consommateurs sont pris en otage sur les vrais sujets dont personne ne parle dans nos démocraties.
Franchement, que fait José Bové? Au lieu de faucher les champs d'OGM du CNRS en toute illégalité, il ferait mieux d'user de sa verve de contestataire afin de porter sur la place publique les vrais problèmes politiques de la modernité. Il serait cocasse de constater que les guerres, les conflits culturels, le racisme, le sexisme, en fait tous les faux problèmes qui jonchent notre quotidien de morts inutiles, se révèlent caducs face au surgissement du vrai problème. Qu'une comète percute le globe terrestre, que des extraterrestres belliqueux posent le pied en Iran, et toutes nos velléités idéologiques paraîtront bien dérisoires... Que trouverait à redire A., le président iranien, en cas de menace sur le genre humain?
Notre problème actuel tient en un mot : ENVIRONNEMENT! Point n'est besoin d'invoquer le catastrophisme pour rendre compte d'un problème qui risque de ne plus en être un si rien n'est fait. Je veux dire qu'au train où vont les choses, l'homme risque fort d'être confronté au spectre de sa propre disparition. A force d'entendre qu'il fonce dans le mur, il est en mesure de nommer le mur. En instituant un mode de vie destructeur, où le profit est le nerf de la guerre, l'humanité est confrontée au néant. Le réel ne s'en portera pas plus mal, lui qui n'a nullement besoin du bipède pour survivre.
Le plus accablant, c'est l'incroyable cynisme qui s'est emparé des puissants de ce monde (le qualificatif apparaît ici tragiquement bien choisi...). L'insigne majorité des hommes ne profitent pas des dégâts qu'occasionne le système destructeur, et quand ils en profitent, c'est à leur corps défendant. L'idéologie évite par tous les moyens de poser le problème véritable. Ardisson, en adepte du nihilisme, s'en pourlèche les babines. Pourtant, la prise d'otages concerne avant tout les générations futures. Avec tous les Principes Eternels dont on nous rebat les oreilles pour interdire la violence, la dernière chose qu'on ait trouvée est de fermer les yeux sur le vrai problème politique de l'époque. Le seul, à vrai dire. L'islamisme? Foutaises! Le dépassement du capitalisme/libéralisme? Niaiseries! LA vraie question suppose qu'on déplace le problème, comme toujours : comment éviter la destruction de l'environnement et la disparition de la vie sur Terre?
Il se pourrait que cette grave question soit le plus puissant contrepoids au nihilisme qui nous gangrène."Seul un nouveau dieu peut nous sauver", aurait dit Heidegger (il faut écouter Heidegger. Ce n'est pas parce qu'il fut nazi que ce n'est pas un grand penseur). Nous tenons notre but : faire en sorte que le développement ne serve pas le développement, comme c'est le cas actuellement, mais qu'il serve la vie. Cette constatation simple suppose en fait une révolution complète des mentalités. Les circonstances nous fourniraient-elles le moyen inespéré de changer nos habitudes mortifères? Elles nous lancent avec force et évidence le moyen de conférer à la technique son véritable but : non plus d'asservir l'homme dans une course folle vers la puissance (que d'aucuns ont baptisé le Progrès), mais de l'aider dans son formidable projet d'organisation de la société. Le défi est à la mesure du désir humain. Tragique.

2 commentaires:

etoile0045 a dit…

Bonjour, bravo pour votre site, pour moi qui débute il m'est utile. Continuez comme cela il est très clair. Bon courage

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Voyance email gratuit a dit…

J’aime beaucoup ton article, je le trouve très bien écrit et structuré cela change car on a pas souvent l’occasion de voir ce genre d’article.