dimanche, février 25, 2007

Merci !

Merci à Ben Laden, merci à Khadafi. Merci à Khomeyni et Ahmadinejad (ça y est, je parviens à l'écrire!). Merci à Castro et au Hamas. A Nasrallah et à Carlos. A Hussein et à Chavez. Merci à Ramadan et Bové. Merci aux mythes sulfureux : Malcom X et Che Guevara. Merci, mille mercis!
Tous ont contribué à forger l'idéal du monde impossible, soit l'appel à la destruction massive de ce monde-ci. On a souvent tendance à condamner le terrorisme au motif qu'il se résumerait au désir de destruction. C'est vrai. Aucun des glorieux noms sus-mentionnés ne serait capable de présenter un programme digne de ce nom pour contrer la force de frappe du monde occidental.
Comment expliquer dès lors le prestige dont jouissent ces illustres personnages auprès des déshérités? Si Hitler ou Staline, bientôt Mao, se trouvent si stigmatisés, c'est qu'ils ont eu la funeste occasion d'appliquer leurs idéologies strictement contestataires. D'où les millions de morts : car la contestation pure n'a à proposer que la destruction.
Voilà pourquoi certains tyrans sanguinaires bénéficient de jugements plus modérés : cas de Pinochet ou de Khadafi, qui ont su, de la plus ambiguë des manières, associer les bienfaits indubitables aux crimes les plus odieux. Dans tous les cas, ces héros sont ceux de la haine et ont pour particularité d'être des nons dénués de toute potentialité de ouis.
Pourquoi disent-ils ainsi non avec une constance qui n'est pas sans inquiéter? Quel est l'intérêt de dire non quand on peut dire oui? Est-on haineux parce qu'on naît haineux? Que nenni! L'explication de la haine destructrice par une erreur d'aiguillage n'est pas suffisante. Elle suinte de suffisance. Car ces héros sont les héros des déshérités parce que les déshérités de la terre éprouvent le besoin de hurler leur désespoir profond.
L'Occident a feint de ne pas comprendre la raison des attentas du 11 Septembre, la raison de la haine qui s'exprime avec une rage folle contre l'Occident. Comment des sains d'esprit peuvent-ils concevoir tant de détestation de la démocratie, des Droits de l'Homme et de la liberté tous azimuts, qu'aucun régime dans l'histoire de l'humanité n'a jamais garantis avec autant de cohérence et de rationalité? Les déshérités auraient-ils contracté quelques terribles maladies pour que leur jugement soit faussé à ce point?
Je crains malheureusement que la vérité soit si simple que l'Occident refuse de la voir. Il suffit de voyager un peu pour en mesurer les sombres augures. C'est que l'Occident est l'adepte politique du deux poids deux mesures. A l'intérieur de ses terres, la pax democratia. A l'extérieur, l'impérialisme le plus hypocrite, l'asservissement des peuples à ses visées hégémoniques. Le mal au nom du bien, en somme. La vieille ritournelle.
Il faut croire que les choses ne changent guère, que le réel demeure le réel - quoi qu'il advienne. En tout cas, l'évolution du totalitarisme vers la démocratie n'est effectif qu'à l'intérieur des terres occidentales. A l'extérieur, c'est le totalitarisme qui prospère, avec la bénédiction tacite de l'Occident! Inutile d'énumérer les motifs du désespoir qui secoue le monde. Les peuples, qui sont tout sauf imbéciles, en ont assez d'endurer l'hypocrisie, d'être les bouc émissaires d'une situation où les Etats continuent d'entretenir leurs rapports favoris entre eux, des rapports totalitaires. Il est plus facile de dialoguer sur la base de la force que de la liberté.
Si l'on récapitule, le 11 Septembre et tous les événements violents qui lui sont connexes sont parfaitement intelligibles. Ce sont des appels au secours où le monde essaie (en vain pour l'instant) d'interpeller l'Occident sur la question de la justice et du partage des richesses. Les sacrifiés en arrivent à une telle souffrance que certains n'hésitent pas à se suicider pour ne plus supporter la situation qui perdure et qui pourrait évoluer rapidement - en un siècle tout au plus, bon an mal an. Plus que jamais, les martyrs portent témoignage.
W. s'est plaint de l'injustice qui était faite à l'Occident et à l'Amérique. Pourquoi détestait-on à ce point le Bien? La réponse coule de source : c'est que le Bien n'est pas beau à voir. Jamais. La fiction contient ses frictions. L'envers du décor révèle de sinistres perspectives. Ce n'est pas les Afghans qui prétendront le contraire. Depuis trente ans, ils sont le réceptacle des maux du monde : hypocrisie, fanatisme et violence. Ben Laden n'a pas frappé depuis l'Australie, n'est-ce pas? Il s'est installé au pays des talibans et de Massoud, des défunts Soviets et de la CIA, pour contracter une dette d'honneur à l'égard de sa terre natale, celle-là même qui joue un jeu si trouble avec l'Occident (je t'aime, moi non plus).
Tout un symbole. De ceux dont l'histoire (r)affole. Ben Laden fut-il la cause nécessaire pour que les manipulations de la CIA et de ses affidés, de l'Occident et de ses mouvants alliés, soit les despotes un jour éclairés, le lendemain éteints (une pensée pour Saddam), éclatent au grand jour? Plus que jamais, merci Oussama! Le monde avait besoin de tes méthodes sanguinaires! Inch'Allah!, comme s'exclament les sages!

1 commentaire:

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Merci pour ce magnifique blog qui est interessant.