jeudi, février 08, 2007

Diabolisation

Dans l'affaire du procès de Charlie-Hebdo, que des organisations musulmanes, comme la Mosquée de Paris et l'UOIF (proche de Ramadan), intentent à l'encontre de certaines caricatures jugées insultantes, ce n'est pas l'islamophobie qui est visée. Ce terme est systématiquement repris par tous ceux qui aimeraient que l'Occident laïc se plie à des règles totalitaristes et qu'il assimile la satire à l'insulte.
Malheureusement, au nom de la liberté d'expression, on a laissé passer toutes les attaques à l'encontre du christianisme, singulièrement du catholicisme et de la papauté. Ce qui est valide contre les catholiques ne le serait-il plus contre les sunnites ou les chiites? Dans ce procès, les plaignants ne dénoncent pas les messages en tant que tels. Ils ne savent que trop bien qu'à les lire avec lucidité, ceux-ci sont tolérants et effectuent la distinction entre Islam et terrorisme ou fanatisme islamique. Après tout, les faits le prouvent. Poursuivis pour des chefs d'accusation similaires, les responsables du Jyllands-Posten ont été acquittés au Danemark le 26 octobre 2006, le tribunal ayant considéré que les dessins n'étaient pas offensants à l'égard des musulmans.
Pourtant, les émeutes homicides qu'ont déclenchées ces caricatures instrumentalisées dans le monde musulman en disent long sur le fanatisme qui étreint certaines foules, bien moins minoritaires que voudraient nous le faire croire certains analystes apeurés et certains esprits épris de tolérance mal digérée. Le cas Reddeker, avant lui celui de Salman Rushdie, l'assassinat de Théo Van Gogh ou les menaces pesant sur Taslima Nasreen rappellent que toute critique à l'encontre de l'Islam est passible de pseudo fatwas appelant au meurtre et à la violence.
Le dessin de Cabu représentait Mahomet "débordé par les intégristes" et soupirant : "C'est dur d'être aimé par des cons." Dans ce message, la différence entre musulmans et intégristes est évidente et l'assignation des organisations musulmanes cache un autre motif, liberticide cette fois.
Pour l'UOIF en particulier, dont l'intégrisme est évident, il n'est pas admissible que l'on puisse se moquer de l'Islam. Toute critique d'un musulman, fût-il fanatique, est dirigée contre l'Islam en général. Il ne s'agit pas seulement d'occulter le fanatisme qui sévit chez les musulmans et qu'on aimerait oublier en le niant avec hypocrisie. Il appert bel et bien que le droit à la critique est nié quand la défense des doctrinaires les plus sectaires est orchestrée par de soi-disants défenseurs de l'Islam en général. On se souviendra que Ramadan avait réussi à faire interdire le Mahomet de Voltaire à Genève pour les mêmes motifs.
Au nom de l'antiracisme, on voudrait que le racisme n'émane que de l'Occident. Plus le temps passe, et plus la mondialisation nous permet de mesurer combien ce prisme déformant ne correspond pas à la réalité. Il n'est nullement besoin d'en appeler au relativisme pour justifier de l'attitude des organisations musulmanes sus-mentionnées. Celles-ci ne font que défendre une position bien connue en Occident, de surcroît fort classique et obscurantiste, qui voudrait que le sacré soit inattaquable. C'est le plus sûr moyen d'orchestrer la légitimation de l'intolérance.
Au nom de la tolérance et de la peur de passer pour racistes, les Occidentaux ferment les yeux sur certaines valeurs véhiculées par d'autres cultures, comme le port du voile, l'excision, le machisme, les mariages forcés, j'en passe et des meilleures. Pourtant, c'est au nom du rationalisme et des Lumières que ces mêmes valeurs ont été combattues en Occident. On connaît le résultat : en lieu et place des guerres de religions et du totalitarisme religieux, la démocratie s'est imposée, avec des bénéfices incontestables. Qui songerait à comparer la théocratie iranienne avec la démocratie française?
Manifestement, les puissances religieuses sortent les griffes quand elles se sentent menacées par des valeurs qui indiquent l'avènement d'autres conceptions du divin. On voit mal le rapport entre Allah et le terrorisme ou les manifestations anti-caricatures; entre Allah et le négationnisme répandu dans la culture musulmane; entre Allah et les rites liberticides comme le machisme travesti en féminisme islamique. La liste serait longue de ces atteintes cautionnées au nom (controuvé) de la parole divine interprétée par les manipulateurs de la cause obscurantiste. Il suffit de constater dans quel état se trouve le monde musulman pour savoir que ces peuples n'ont nullement besoin d'un surcroît de religion, mais de démocratie.
La religion musulmane telle que l'UOIF l'entend, et telle que les oulémas la conçoivent pour la plupart, ressortit non de la spiritualité, mais du totalitarisme théocratique et du dogmatisme politique. Pourquoi ne mentionne-t-on pas plus souvent le fait que tous les oulémas, à l'exception de ceux d'Indonésie, ont approuvé les attentats du 11 Septembre? Que le monde musulman traverse une telle crise que des élections démocratiques porteraient au pouvoir les partis islamistes de la plupart des pays à dominante musulmane? Que les plus intégristes des musulmans sont considérés comme les plus purs et honnêtes, au motif que l'intégriste est l'intègre par excellence?
Il serait temps d'identifier clairement la censure et la violence comme des maux islamistes qui n'ont rien à voir avec l'histoire de l'Islam. Oublie-t-on que la majorité des théologies musulmanes sont tolérantes? C'est donc bien qu'un changement est intervenu et que celles qui se montrent à l'heure actuelle les plus visibles ne sont nullement les plus modérées ! Il est clair que le fanatisme islamiste découle de réactions au colonialisme occidental et à l'impérialisme néo-colonial qui continue de sévir. Ce sont les vraies critiques que l'on pourrait opposer à l'Occident : d'avoir, au nom de l'impérialisme hypocrite qu'il poursuit à l'étranger, favorisé systématiquement les partis extrémistes qui servaient ses desseins à court terme et qu'il avait largement contribués à créer par sa politique de mépris. L'Occident a méprisé le monde musulman au nom de la supériorité du christianisme et en récolte les fruits avariés à l'heure actuelle.
Ce n'est pas une raison pour les accepter au nom de la culpabilisation et de la démagogie! Il est facile de définir l'islamisme : comme pour chaque réaction de haine et de violence, il s'agit de la primauté accordée au littéralisme sur l'interprétation des textes sacrés et à l'intervention du divin dans le politique. Ce schéma n'est nullement original : il retranscrit celui de toutes les religions quand elles prétendent à l'influence politique. Les imams qui participent de cette revendication totalitariste veulent le pouvoir politique et pratiquent la surenchère religieuse aveugle et inconsidérée au nom de Dieu. Les religions pourront prétendre à la cohérence et à la crédibilité quand elles cesseront de parler au nom de Dieu. Les zélateurs de quelque parti que ce soit qui prétendent agir de la sorte sont des imposteurs et des illuminés.
C'est ce que rappelle Cabu et c'est pour cette raison qu'il est poursuivi en justice. Les musulmans qui agissent de la sorte ne se rendent pas compte que leur fanatisme discrédite leur religion sur le long terme et que l'Islam aura à répondre dans quelques siècles de ses débordements terroristes et liberticides, comme les catholiques eurent à répondre des Croisades et de l'Inquisition. La laïcité fut la réponse à la violence que génère le religieux lorsqu'il se pique d'intervenir dans la sphère du politique. Le plus étonnant est de considérer le malaise des Occidentaux, qui hésitent entre la tolérance et la défense des principes démocratiques. Ont-ils oublié que la limite de la tolérance se situait face à l'intolérance? Que tous ces maux qu'ils affrontent et qui concernent l'Islam lui sont familiers et qu'ils étaient similaires à l'époque du christianisme totalitaire?
Je connais trop d'Occidentaux qui, au nom de la tolérance, feignent d'ignorer le mal profond qui étreint l'Islam à l'heure actuelle. Rien n'est plus dangereux que de décréter que toute critique à l'encontre de l'Islam découle de l'intolérance et de l'ethnocentrisme raciste! Ainsi des musulmans d'Occident qui s'effarouchent souvent des critiques contre l'islamisme, comme si toute critique dirigée contre l'Islam revenait à condamner l'Islam en général. Ce sectarisme montre à quel point les convictions de ces musulmans sont fragiles et controuvées. Plus conséquents et sûrs des principes de leur foi, ils seraient les premiers à lutter contre les courants sectaires de leur religion. Au lieu de quoi ils se réfugient dans la paranoïa et la victimisation.
Ces moralistes à la mémoire courte ont oublié les ravages que Dieu feignait de légitimer au nom de principes trop humains. Dans ce procès, les organisations musulmanes prétendent défendre Dieu contre les injures des hommes impies. Le principe même du procès évoque des pratiques du Moyen-Age, comme si une part importante de l'Islam était incapable d'accepter le principe de la liberté d'expression. Comme si Dieu avait besoin de quelques zélateurs intolérants pour organiser sa défense! L'argument est comique et de bien mauvaise foi. La vérité est que ces dévots sont les premiers à insulter Dieu par leur violence et leur intolérance sans frein. On peut critiquer Voltaire, mais il avait bien raison de classer le fanatisme sous la bannière de l'Infâme.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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