vendredi, février 02, 2007

Le Minc a gagné

En ce moment, Minc se rend sur les plateaux de télévision pour vendre le dernier opus qu'il a signé et qu'il consacre à Keynes. Je ne sais au juste qui est Alain Minc, entre l'essayiste de best-seller creux et le conseiller des grands patrons. Alain Minc est un super-diplômé, les Mines, Sciences Po et l'ENA, dont il est sorti major. Pourtant, on l'accuse de rater tout ce qu'il entreprend. Ce ne doit pas être tout à fait vrai, puisque les grands patrons continuent à l'installer aux premières loges des strapontins du pouvoir, y compris au conseil de surveillance du Monde (vous savez, l'ancien quotidien de qualité de gauche, avant que Colombani n'en fasse l'écho du système).
Sur le plateau d'On n'est pas couché, Polac se sent repousser des ailes et s'en prend à Minc. Il lui rappelle qu'en 2001, Minc, suite à la publication d'un essai sur Spinoza, a été condamné pour plagiat caractérisé. Trente-six emprunts opérés à vif sur le livre de Patrick Rödel, Spinoza, le masque de la sagesse aux éditions Climats! Polac révèle le pot aux roses, ou plutôt la recette : Minc, sans doute par esprit de tolérance, travaille avec des nègres. Point n'est besoin de chercher plus loin les raisons de la contrefaçon et la graphomanie de Minc.
Plagieur (et non plagiaire, ce serait trop correct), pour un premier de la classe, voilà qui n'est pas le fruit du hasard. Si l'establishment français a élu Minc comme l'un de ses conseillers subliminaux, par-delà ses erreurs stratégiques, c'est qu'il exprime la voix du système et qu'il défend dans sa personne même, bien au-delà des mots, l'esprit du système. D'ailleurs, Jacques Attali, autre figure de conseiller subliminal de la crapule en col blanc, fut également accusé de plagiat. La liste serait sans doute longue de ces cas étranges et grotesques.
Car il faut se rendre à l'évidence : derrière le mépris et la morgue du premier en tout, Minc est incapable de la moindre remise en cause. Cette machine intellectuelle impeccable souffre d'une dystrophie de la logique au détriment des sentiments. Il est demeuré cet éternel crack des grandes écoles, cette bête de concours, qui pense que la vie est à l'image des épreuves de l'ENA.
Je n'ose parler d'intelligence pour qualifier cette curieuse propension à exceller dans l'imitation et à pécher dans le jugement. Les deux phénomènes sont sans doute liés : comme si l'intelligence mimétique poussée à son paroxysme (chauffée à blanc) impliquait l'épuisement du jugement. Le jugement en l'occurrence suppose ce petit supplément d'âme inquantifiable que l'intelligence mimétique ne saurait arborer.
Minc est le prototype de l'ultralibéral, qui pour se donner bonne conscience vote à gauche. La gauche du libéralisme, je sais ce que c'est. La gauche de l'ultralibéralisme consisterait-elle à ajouter une pincée de moralisme et de respectabilité à l'acte monstrueux par excellence - faire de l'économique la fin de l'homme et de la société?
Il suffit de regarder le cursus de Minc pour se rendre compte qu'il est tout à fait cohérent dans sa manie de fréquenter les pontes de l'ultralibéralisme. Minc dans son style est un pur. A la différence des grands financiers, Minc ne se compromet pas. Il reste toujours dans la sphère du donneur de conseils, de l'intellectuel fini dans tous les sens du terme. Minc vit dans le monde d'aujourd'hui, selon lequel fini et réel se confondent. Rien d'étonnant à ce qu'il fête ses cinquante printemps en conviant tous ses amis de la presse, de la banque et de l'intellect. Tous ont en commun de vivre sur le dos du système et de prétendre être sa caution intellectuelle.
Désormais, on saura que pour Minc, BHL et consorts, penser, c'est recopier. Le danger n'est pas seulement palpable, il est monstrueux. Car le mimétisme est un mécanisme qui implique que la dérivation soit dans le même temps déperdition qualitative. Seule la création permet d'apporter du neuf au lieu de se contenter de recycler jusqu'à l'ordure. N'allons pas chercher plus loin la cause de nos maux écologiques. Incapable de créer, l'homme l'est aussi de recycler. Il ne faut pas en vouloir à Minc d'être au final un vulgaire plagiaire. Il est gravement malade - de la pire des maladies : il souffre du syndrome de saint Thomas. Ne croire que ce qu'il voit, tel est son symptome incurable ! Polac a eu tort de chercher des noises à ce martyr de la cause. On ne se moque pas des condamnés à mort. Pas étonnant après que ce maniaque de la réduction sincère se trompe sur tout. Voilà un cas pour lequel l'Enfer se profile alors que lui discerne les vertes prairies des Champs Elysées...
P.S. : je suis en mesure d'annoncer triomphalement le prochain Président de la République. Ségolène Royal, ce qui est tout sauf une bonne nouvelle. Zemmour a eu raison d'observer que Minc était la boussole qui indique le Sud à coups sûrs. Minc est le prophète de l'erreur tragique et le faussaire des valeurs. Ah, j'oubliais. Minc nous annonce l'effondrement inéluctable du système qu'il promeut. Soit l'ultralibéralisme.

1 commentaire:

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